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In Bed With Alice

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Une fille étendue sur un canapé à bouffer des pommes chips ...

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Littérature

 

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In Bed With Alice

Scene 5

 
Rencontre du troisième type à Mégalo ’land : le C.P.P

- « Allo la police j’ai un prince charmant dans mon placard ! »
- « ah ! et au plafond vous n’auriez pas une araignée ? »


***

La jeune fille fut très surprise et en inonda sa robe sur le champ.

-« Te tuer ? Mais je te croyais déjà morte » trembla la jeune fille.
-« C’est ce que je croyais aussi … Mais alors que je picorais tranquillement des pissenlits par la racine, j’ai été réveillée par des bruits assourdissants venus du placard, deux jours que je peux plus mourir en paix ! » répondit sa jeunesse.

En effet, la jeune fille qui jusque là était trop absorbée par son malheur pour s’en apercevoir, entendait à présent très clairement un vacarme assourdissant provenir de son placard à balai.
Quelqu’un semblait donner des coups de l’intérieur. Elle s’approcha à pas lents un peu terrifiée suivit par sa jeunesse qui boitait un peu et se cachait sous sa jupe.

La jeune fille ouvrit le placard rapidement et s’élança vivement en arrière pour éviter une quelconque attaque. Une tête puis deux mains, deux pieds et enfin un corps tout entier s’extirpèrent du placard un peu médusée.

-« Ah ! Enfin ! C’est pas trop tôt ! Il n’y a donc jamais personne ici ? » lança un jeune homme divinement beau, qui sentait le savon à des kilomètres.

Petite aparté de l’auteur : Lorsqu’Albert, qui vivait à des kilomètres à l’ouest de là, se leva ce matin là et qu’il sentit cette odeur extraordinaire, plutôt que celle habituellement pestilentielle d’une poubelle de 3 semaines, il eut comme un déclic. Il prit une corde, se la passa autour du cou, grimpa sur un petit tabouret et sauta. Il venait enfin de trouver une raison pour mourir : la nostalgie de sa jeunesse. »

Il semblait avoir à peine passé l’âge de la puberté à en croire l’unique poil qui se dressait fièrement sur son torse par la fente de sa chemise. Il avait l’air si incroyablement jeune qu’elle eut l’envie folle et incontrôlable de lui changer les couches et de lui donner le sein, elle maîtrisa de justesse un « gouzi gouzi » qui s’apprêtait à sortir de sa bouche, tandis que sa jeunesse après avoir toisé un long moment l’inconnu se mit à rougir comme au bon vieux temps ou elle avait encore des cheveux plutôt que de la barbe.
Mais la jeune fille s’était enfin décidée à prendre des bonnes résolutions plutôt que son habituel whisky et elle entendait bien les siroter en paix. Elle devait retrouver son petit Jésus de porte-manteau et seule cette idée semblait lui importer. Elle se mit à toiser l’inconnu fièrement.

- « je peux savoir ce que vous foutez dans mon placard ? » lança t’elle un peu sèchement.

Le jeune homme se tourna alors vers elle, avec son plus beau sourire ( ce que l’auteur n’est pas complètement en mesure de vérifier, eut égard au fait qu’elle le voyait sourire pour la première fois et qu’il pouvait peut-être faire mieux allez savoir ! ).

- « excusez mon impolitesse. J’ai du me perdre en arrivant chez vous et après impossible de sortir de ce fichu placard. Vous comprendrez mon embarras. Mais je manque à tous mes devoirs je ne me suis pas présenté, je suis le C.P.P. »

Le C.P.P ? La jeune fille se demanda ce que cela pouvait bien signifier, après une longue réflexion qui chez elle équivalait approximativement à 30 secondes, seul temps que son cerveau était capable de fournir en énergie, elle rétorqua :
- « à part Chieur Perdu dans mon Placard, je ne vois pas trop ce que cela peut vouloir signifier d’autre, donc maintenant que vous avez retrouver la sortie du vent ! »

Le jeune homme fit une moue boudeuse.
- « non, pas du tout, cela signifie Charmant Prince du Passé ! ».
- « Ah bon ! Et si vous étiez le charmant prince du passé pourquoi ne pas y être resté ? » Lança la jeune fille ironiquement.

Le jeune inconnu que ça n’amusait vraisemblablement pas eut un mouvement de lassitude.
- « bon écoute conasse, j’ai été envoyé pour te montrer ce qu’aurait du être ton passé, donc tu me suis et tu arrêtes tes allusions et tes jeux de mots minables deux secondes, parce que pour moi non plus ce n’est pas une partie de plaisir… Là, tu vois je devrais être en vacances et on m’a rappelé à la dernière minute ! » hurla t’il.

La jeune fille se demanda ce qu’il avait tous à la traiter de connasse dans cette histoire, d’autant que c’était elle qui l’écrivait.

Comme il n’avait vraiment pas l’air de plaisanter la jeune fille leva les yeux au ciel en signe de renoncement et suivit le jeune homme. Il ouvrit la porte de son appartement et ils se retrouvèrent parachutés dans une cour d’école qui sentait bon la vierge effarouchée et le jeune mâle en rut.

Pendant qu’un groupe de jeunes filles s’afférait à attirer le regard des garçons, dans un coin de la cour, se tenait une petite grosse plutôt laide et plutôt blonde qui lisait des montagnes de livres et s’engouffrait des paquets de cigarettes par dizaines dans la gorge. En face d’elle un peu plus loin un jeune homme divinement beau et à l’air plutôt con l’observait admiratif.

Une nuée de jeunes vierges effarouchées s’approchèrent de lui pour l’enlacer sauvagement. Il lança des regards désespérés à la jeune fille qui, levant un court instant ses deux yeux qui allait toujours par paire au dessus ses lunettes, se demandait bien ce que ce petit con avait à la mater depuis un bon quart d’heure.

- « vous la reconnaissez ? » lança le jeune d’un ton monocordes, comme si il récitait une leçon.
- « Je devrais ? » rétorqua la jeune fille avec un sourire moqueur, qui bien que s’étant reconnu cherchait ostensiblement à énerver son C.P.P qu’elle trouvait sensiblement plus beau énervé.
- « Mais c’est vous ! ». A présent il hurlait.
- « Impossible… » Dit elle.
- « comment ça impossible ? »
- « Ben oui c’est impossible vous voyez bien que je suis à côté de vous… » ironisa t’elle une nouvelle fois.

Le C.P.P qui commençait à voir clair dans le jeu de la jeune fille entra dans une rage folle.

- « On est pas là pour rigoler jeune fille, alors arrêtez moi ça tout de suite ! »
- « jeune fille ? J’ai l’âge d’être votre mère je vous signale ! ». Elle eut un éclat de rire.

Elle le trouvait de plus en plus beau, sa jeunesse qui les avait suivit en cachette encourageait la jeune fille avec des petits vibratos à la con dans la voix.

- « est-ce que vous allez enfin me laisser faire mon travail, bon sang ! » s’empressa t’il de dire afin de couper court à toute autre conversation.
- « je m’en fous moi de ce que j’étais, ce que je deviendrais, ce que j’ai loupé dans ma jeunesse. Je préfère m’occuper de ce que je fais maintenant, à ce propos… »
le jeune homme l’interrompit un peu énervé :
- « oui ?! »
- « vous n’avez jamais songé à vous taper une femme mure ? ». Elle fit son plus beau sourire ( Dans ce cas précis par contre, l’auteur sait parfaitement qu’il s’agit bien là de son plus beau sourire ).

Le C.P.P vit défiler devant ses yeux sa gardienne d’immeuble aux jambes poilus qui dépassait de sa blouse à boutons pressions, la petite vieille blanchâtre à l’odeur de chair moisie qui promenait son chien à 6h du matin sous ses fenêtres et tout un tas de femmes à barbes grabataires et édentées. Il tomba à terre. Sa jeunesse s’extirpa de son pantalon pour tenter de le redresser :
- « vous allez me le tuer bordel ! ».

Elle parvint à le mettre debout. Elle le jeta dans les bras d’une jeunesse du passé qui sentait le savon elle aussi.

Après l’avoir embrassé une bonne trentaine de fois, elle lui redonna assez de force pour qu’il aille jusqu’à la porte de l’appartement de la jeune fille et la lui claque au nez :
-« démerde-toi ! Tu crois quand même pas que je vais gâcher ma jeunesse pour raviver la tienne ! Adieu !».

La jeune fille reçu un uppercut de son ego direct dans l’estomac parce qu’elle avait encore oublier d’acheter du liquide vaisselle. Sa jeunesse quant à elle retourna crever en paix sous le canapé.

-« lâcheuse ! » hurla la jeune fille.

Elle allait se précipiter dans le coin de son appartement pour se faire consoler par son petit Jésus de porte-manteau mais elle se souvint que lui aussi avait déserté. Elle baissa les épaules d’au moins un bon mètre.

De nouveau du bruit se fit entendre dans son placard. Ca devenait vraiment un champ de foire, pas moyen de cuver son malheur en paix.
Elle ouvrit à nouveau le placard. Un jeune homme de son âge se tenait dans l’entrebâillement :
- « Bonjour, je suis le C.P.P… Le charmant prince du présent ».

Elle l’observa avec un petit sourire au coin des lèvres, il lui sourit en retour ravit de cet accueil. Elle sortit son revolver et lui tira une balle entre les deux yeux avant d’hurler dans son placard au vide :
- « Bon et bien comme ça c’est fait, vous pouvez m’envoyer directement le Charmant Prince de l’avenir, ça me fera gagner un chapitre ».

 

Scene 4

 
3542 lunes plus tard…10 ème sous-sol à droite après la chaufferie de la gare du nord…

La jeune fille qui n’aimait pas les fins, et encore moins les fins en eau de boudin, elle préférait de loin le chanel n°5, se décida à réécrire l’histoire.

Comme elle s’ennuyait à mourir chez le père Belzebuth qui malgré les rumeurs avait une vie beaucoup moins folle qu’on le disait, la jeune fille tout en balayant le plancher se mit à réfléchir.

Et si elle avait baissé les bras un peu trop tôt ? Après tout elle était peut-être bien capable de trouver le bonheur, et peut-être même que sans le poids de sa conscience qui avait eu un peu trop tendance à gonfler ces derniers temps, elle y parviendrait deux fois mieux.

Elle leva les yeux vers le plafond, la balle qu’elle avait tiré entre les deux yeux du petit belzebuth laissait passer un fin filet de lumière. Elle se demanda ce qui pouvait bien se trouver au-dessus, sûrement le purgatoire, si elle réussissait à l’atteindre elle ne serait plus très loin de la terre, et encore moins de la résurrection.

Elle fouilla dans les poches de sa blouse, elle ne trouva qu’un pic à escargot et une fourchette. Elle les observa longuement et se demanda si Jésus avait été confronté au même dilemme trois jours avant sa résurrection. Elle se décida pour la fourchette. Elle installa deux tables l’une sur l’autre et se mit à gratter le plafond.

Belzebuth s’approcha d’elle un peu hébété.
- « je peux savoir ce que tu es en train de faire ! »
- « je ressuscite » lança t’elle.
- « je te préviens que si tu essayes de faire dans l’originalité c’est un peu foiré. Ah ! les femmes ! Bon descend de la maintenant tu vas te fouler le poignet et en plus au cas où tu ‘aurais oublié, l’enfer ont y est pour l’éternité… »
- « Et si moi j’ai envie de retourner là-bàs, ça me regarde… » marmonna t’elle.
« il me manquait plus que ça, une connasse doublée d’une chieuse qui travaille au black … Bon ce n'est pas que tu me sois indispensable mais j’ai une réputation à tenir, donc tu descends de là immédiatement ou j’emploie la manière forte » hurla Belzebuth.
« Non, je me suis trompée, j’y retourne et puis c’est pas vous qui allez m’en empêcher de toute façon c’est moi qui écrit l’histoire et je fais que je veux… »

Belzebuth se gratta la tête, c’est vrai qu’il n’avait pas vraiment le rôle principal dans cette histoire et qu’en plus il avait été payé au lance pierre pour cette petite production minable, il allait pas en plus risquer un accident du travail en maîtrisant une folle furieuse capable de quitter les délices de l’enfer pour retourner sur la terre. Elle devait quand même être sacrément barge pour vouloir retourner là-bas.

Pendant qu’il se livrait à ses interrogations intérieures, la jeune fille qui grattait toujours fit céder le plafond. Un flot de conneries se déversèrent dans le bar, suivit d’un flot de vices, de méchanceté, d’égocentrisme quand le flot cessa, elle s’extirpa de l’enfer par la fente béante du plafond. Elle s’attendait à se retrouver dans un lieu inconnu mais après s’être réhabituée à la lumière, elle se trouvait dans son appartement. Elle jeta un coup d’œil par le trou du plancher, elle vit Belzébuth qui tapait chaleureusement sur le dos de la connerie et embrassait goulûment le vice comme de vieux frères d’armes qui ne se serait plus vu depuis des siècles. Elle se décida à reboucher le trou avant qu’il se rappelle son existence.

Dans son appartement rien n’avait changé, son égo faisait toujours la vaisselle, sa raison jouait toujours à la bellotte avec ses névroses mais elle ne trouva plus son petit jésus de porte-manteau.

Elle pleura longuement avant d’apercevoir une lettre posée sur le canapé :

« Suis partit en vacances…stop…supportait plus ton ego…stop…savait que tu reviendrais…stop…tu m’as pas manque…stop…je reviendrais peut-être… » signée d’une petite tâche blanche.

La jeune fille se demanda comment elle allait pouvoir vivre sans lui. Elle pleura énormément. Il fallait qu’elle le retrouve si le bonheur existait il en avait certainement la clef mais maintenant elle avait tout le temps devant elle.

Elle s’installa sur le canapé, alluma une clope et respira longuement. Tout à coup sa jeunesse sortit de sous le sofa en toussant :

-« tu veux me tuer ou quoi ! ».

 

Scene 3

 
Menu du jour : boudin – purée. On vous a jamais dit que 13 à table ça portait malheur !

Après une soirée bien arrosée, en effet il avait beaucoup plu cette nuit là, la jeune fille tomba dans un profond sommeil. Quand elle rouvrit les yeux elle s’aperçu qu’elle n’était plus seule dans son appartement. Pourtant hier soir elle se rappelait bien avoir fermé la porte. Ils avaient du entrer par le trou béant au plafond qui lui servait de ciel.

Il y avait autour de la table de son salon, 12 paires d’yeux posées sur 12 têtes, elles mêmes posées sur 12 corps qui l’observaient. Le plus vieux s’approcha d’elle et sortit la conscience de la jeune fille de sa poche.

- « tiens, je te la rends. Elle a vidé toute mon bar. Tu te rends compte du whisky 25 ans d’âge ! ». il lui tendit l’addition.

Elle enferma sa conscience à double tour dans les toilettes
.
- « Ca ne va pas, tu écris n’importe quoi. Ca ne te ressemble absolument pas ! Ce n’est pas fait pour toi ce genre de prose… ».

Le vieux avait des uppercuts au bout des yeux. La jeune fille dégueula sur la moquette du salon tend le choc à l’estomac fut rude.

- « Que dois- je faire ? » demanda t'elle.
- « trouve toi toi-même et après éventuellement on partira à ta recherche. »
- « mais qui êtes-vous ? » lanca la jeune fille médusée.

Merde, ils s’invitaient chez elle et lui faisait la leçon et elle ne savait même pas leurs noms.

- « installe toi donc à table avec nous » retorqua le vieux avec un sourire..

La jeune fille prit une chaise. On lui servit un boudin – purée qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. Elle en mangea un, puis, deux, puis trois et ainsi de suite jusqu’à la 15 ème assiette ou lassée de se voir et de se manger à toutes les sauces, elle se dégueula.

Ils y eut un concerto de rires et d’applaudissements autour de la table.

« C’est bien on va enfin pouvoir parler ensemble ! » continua t'il.

Une jeune femme d’une trentaine d’années très belle, l’enlaça du regard et lui lécha langoureusement le lobe de l’oreille.

- « marie-madeleine calme toi un peu » lui lança le vieil homme. Elle s’arrêta nette.
- « Bon pour commencer, on a un peu bricoler ta conscience, elle ne fait pas encore du 200 km/h mais c’est déjà mieux, arrange toi pour ne plus la laisser partir, elle est assez fugueuse et on a pas trouvé le moyen de changer ça. Mais sert toi d’elle pour savoir vers ou et comment marcher... »
- « Mais j’ai rien demandé moi, je n’ai besoin de personne ! » protesta la jeune fille.
- « Ecoute petite conne, tu n’as aucun talent, aucune imagination, nulle beauté et en plus tu es odieusement capricieuse et égocentrique. Tu as fait le malheur de tous les gens qui ont croisé ta route. Estime toi heureuse qu’on ne t’es pas encore supprimée. On t’offre une seconde chance de nous prouver que tu peux rendre quelqu’un heureux à commencer par toi-même ! ».
- « mais j’ai déjà rendu des gens heureux ! ».
- « ah ! bon ? Qui ? J’ai dit heureux connasse. J’ai pas parlé de plaisir mais de bonheur ! ».

la jeune fille évita de justesse un orgasme qui passait à 400 km/h sur sa droite.

« Bon, tu as bien entendu, tu dois rendre quelqu’un heureux. On te laisse 6 mois. Dans 6 mois si tu n’as pas réussie, on te supprime du globe terrestre et on t’envoi directement chez Lucifer sans passer par la case purgatoire, il cherche justement une serveuse ».

Sans un mot elle comprit de qui il s’agissait. Elle l’observa longuement. Elle l’aurait vu plus grand…

Sa conscience commençait à mettre des grands coups de pieds dans la porte des toilettes. Elle tourna le regard une fraction de secondes alertée par le bruit, quand elle se retourna vers la table, il n’y avait plus personne.

Il se mit à pleuvoir une nouvelle fois dans son appartement. Une petite flaque se forma sur le plancher.

Comment allait-elle faire ? C’était quoi rendre heureux quelqu’un ? Et ça ressemblait à quoi le bonheur ? Et pourquoi faire ?

En se penchant sur la flaque elle vit qu’elle était vraiment laide. Elle ouvrit la porte à sa conscience.

- « enfin ! c’est pas trop tôt ! » hurla t’elle.
- « tu es censé m’aider, je n’ai aucune idée de ce que je dois faire ! » soupira la jeune fille.

Sa conscience la toisa.

- « je ne peux rien pour toi, laisse tomber c’est un vieux fou l’autre. Moi je t’aurais butté tout de suite, je te fréquentes depuis assez longtemps pour savoir que tu es irrécupérable ».
- « mais … » tenta de rétorquer la jeune fille.
- « Bon, ciao je suis attendu chez un danseur de tango argentin qui vient de tuer sa partenaire et qui hésite entre le suicide ou maquiller le crime ».
- « et tu lui conseillerais quoi ? ».
- « secret professionnel … Bon et bien adieu ».
La jeune fille tenta de rattraper sa conscience mais elle s’envola aussi sec et la jeune fille resta au sol, gisante dans la flaque.

Elle regarda une dernière fois en direction du ciel, s’approcha de son petit jésus de porte-manteau. Elle allait ouvrir la bouche quand il l’arrêta :
- « je sais, je sais… Mais on ne choisit pas ses parents… ».

Elle le suça une dernière fois divinement bien mais il était trop malheureux pour bander.
Elle lui cracha un adieu au visage, roula une pelle à son égo qui faisait toujours la vaisselle et se pendit avec ses cordes vocales.

Deux minutes plus tard, elle était assise sur un comptoir crasseux. Quelques requins fumaient leurs clopes en chevauchant des licornes menottées. Belzebuth s’approcha d’elle. Elle l’observa. Elle l’aurait vu plus petit. Il lui jeta un torchon au visage :
- « C’est à cette heure là que tu arrives, ça fait 28 ans que je t’attends ! Bon dépêche-toi. La 13 à les crocs ».
Il eut un rire gras.
- « tu vois tu aurais du choisir caissière. Dieu adore les histoires de jeune fille brave, bête et sans le sous. Connasse ! Quelle idée ? C’est pas un métier connasse… »
La jeune fille leva les yeux vers le plafond. Un petit Belzebuth avec une trique monumentale l’observait, il lui fit de l’œil et commenca à enfler…
- « ah ! non ca va pas recommencer ! ».

Elle lui tira une balle entre les deux yeux.

 

Scene 2

 
Escalier A, appartement B avec vue sur le ciel, une pancarte sur la porte : « merci de ne pas déranger je prépare une poule pour le pot de ce soir »…

Henri IV qui passait par là pour se rendre chez sa maîtresse d’école, leva les yeux au ciel, soupira et se dit que décidément ces jeunes n’avaient rien inventé.

La jeune fille se regarda dans le miroir pendant une bonne dizaine d’années, sous tous les angles, de ceux du salon à ceux de la cuisine en passant par la salle de bains. Elle se voyait vieillir à vue d’œil.

- « Je dois vraiment faire quelque chose ! »pensa t-elle.

Elle se concocta alors une petite recette de « jouvence », légume de la famille des cucurbitacées poussant dans des régions inconnues du genre humain, mais habitées par des lutins polyglottes qui les revendent au marché noir à un tarif exorbitant. On peut parfaitement mesurer 1m10 et avoir le sens des affaires.

Elle plongea sa tête dans cette décoction miraculeuse, mais il ne se produisit rien. Surement lui avait-on refilé de la jouvence coupée à l’eucalyptus, c’était monnaie courante et généralement on y voyait que du feu.

Elle se décida alors à se débrouiller seule avec les moyens du bord. Une bassine d’ammoniaque ferait l’affaire. Elle se plongea la tête dedans et en ressortit les cheveux platines, elle se dandina pendant une année comme ça devant son miroir, ça n’allait pas. Elle en avait des crampes d’estomac à cause de la faim.

«  qui dandine souvent à les crocs » se dit-elle.

L’auteur sait parfaitement que l’expression couramment utilisée est plutôt « qui dort dine » et pas « qui se dandine » beaucoup moins connu du grand public. Cependant qu’on dine d’hors ou d’dans est-ce que ça change vraiment les choses ?

Elle s’essaya à la betterave qui n’est pas une cucurbitacée comme chacun le sait, mais qui est bien assez tout de même. Elle arbora une coiffure rouge pendant une année de plus.

« Miroir, mon beau miroir, dis moi qui est la plus belle ? ».
« est-ce que j’en sais quelque chose moi ? Mais pas toi à priori sinon tu ne me poserais pas la question ! » ce fut sans appel.

Elle essaya le bleu de méthylène, le jus de carotte, le noir plume de corbeau ( l'histoire veut que le corbeau fut tuer dans des circonstances troubles avec un couteau à pain. D'ailleurs, il s’en souvient encore pourtant les corbeaux n’ont pas beaucoup de mémoire en général, surtout les corbeaux morts…), le vert mais ça lui portait malheur et ainsi après voir décliné toutes les couleurs de l’arc en ciel s’en revint à sa nature première.

Il se mit à pleuvoir dans son appartement. Elle se plongea la tête dans un bain originel (qui comme chacun le sait est l’origine de tout, même des ennuis) et en ressortit lisse comme un cul de bébé et les cheveux blonds vanille.

Elle s’endormit sur ses deux oreilles : elle s’était enfin trouvé, par hasard au coin de la rue Pigalle et du square saint Vincent de Paul.

Mamie nova par l’odeur de ses cheveux alléchées lui tint à peu près ce langage ( à moins que ce ne fut le corbeau, le renard ou toute autre espèce animale révoltée de n'avoir jamais touché de royalties sur les fables de la fontaine ) :

«  Oh ! Doucje jeune fille que vos cheveux sentent bons, qu'ils ont l'air soyeux ... Bon file moi ta chevelure, on va pas y passer la nuit non plus ... » !!!

Elle la tondit aussi sec pour parfumer ses yaourts et quand la jeune fille ouvrit les yeux elle était chauve. Elle ne pouvait raisonnablement pas sortir comme ça, elle attendit donc une année de plus que ses cheveux repoussent et installa des pièges à mamie nova un peu partout dans son appartement.

Le grand soir fut enfin arrivé. On donnait une soirée pour l’anniversaire de la colocataire du coupeur de joints. Une furie rouquine avaleuse de sabres à ses heures perdues et comme elle n’avait pas de montre, elle les perdait souvent.

La jeune fille fit 20 000 fois pipi sous les waters, à 20 000 lieux de la mer du nord, avant de sortir de son appartement, sorte de vieux traumatisme qu’elle tenait de l’enfance lorsqu’elle avait surpris sa nourrice est-allemande à uriner debout, avant de plonger dans la cuvette des WC pour un 500 m brasse crawlée en une seconde et demi.

Elle ouvrit la porte, personne dans la cage d’escalier, elle se sentait rassuré. Tout à coup un fantôme s’extirpa du mur et fila droit vers elle avec un bouquet de roses à la main en la suppliant de l’épouser. Elle se pissa dessus - debout sur ses deux pieds - mais ne nagea les 500 m brasse crawlée qu’en 18 secondes et 20 centièmes.

 

Scene 1

 
Escalier A, appartement B, dernière porte au fond du couloir entre les chiottes et le placard à balai :

- « Putain ! Viens ici ! ».

Une jeune fille à quatre pattes sous son canapé tente d’attraper sa conscience par la queue pour lui donner son bain annuel de mauvaises nouvelles. Elle devient rouge de colère et se met à fumer. Un chinois qui passait par là en profite pour se faire chauffer un thé sur sa caboche déglinguée. Un sifflement retentit. Le thé est à point. La jeune fille se retourne vers le chinois et lui dit que personnellement elle le préfère saignant. Elle reprend ses tentatives désespérées pour extraire sa conscience de sous le sofa, qui joue à la bellotte avec sa raison. Ses névroses qui passaient par là, avec une galette de pain pour mère – grand, ayant depuis longtemps succombé à son Alzheimer, tente de l’en empêcher. Du même coup, elles échappent de justesse au grand méchant psychiatre qui lassé d’attendre s’auto - dévore bien cuit.
Elle décide de renoncer et s’installe sur son canapé.

« Fais chier ! ».

Tout à coup, elle se relève et se met à tourner en rond dans l’espoir de trouver une solution. Elle se décide à mettre du Bach, muse névrotique ( c'est un métier comme un autre ) à fond pour la faire sortir. Idée de génie due à la force centrifuge exercée sur ses neurones après 25 tours de son appartement à une vitesse moyenne de 2km/H.
N’obtenant aucun résultat, elle se rallonge et contemple son ciel de cinq ans d’âge.

Le petit jésus lui fait de l’œil. Il enfle si tant à la fin qu’il lui décoche une flèche, droit dans le cœur par sa trique, et en débande sur le champ de bataille.
Sa gaule qui ne lui servait pas uniquement à pêcher le thon mais aussi à soutenir son plafond devient si molle que ce dernier finit par tomber en lambeaux de saint suaire.

La jeune fille découvre alors avec stupéfaction qu’il existe un ciel qui ne peut pas lui tomber sur la tête, qui ne dépend pas de la trique de quiconque puisqu’il a déjà éjaculé depuis des milliards d’années en poussière d’étoiles.
Devant ce spectacle qui la laisse bouche A ( le B c’est trop surfait ), sans pipe et mots, elle ne voit pas sa conscience et sa raison se faire la malle.

Désormais seule avec ses névroses dans son appartement, elle contemple le ciel, en se liquidant quelques verres de Rhum lavés par son ego, dévolu depuis longtemps à la plonge.

« C’est alors que tout bascula et qu’on ne sait par quel miracle, même pas l’auteur lui-même, l’histoire passa au passé simple , surement parce qu'elle n'était pas assez simple… »

Au même moment, Alice qui avait quitté son pays des merveilles passa moitié nue dans le ciel pourchassant le petit lapin blanc pressé qui tout en tenant sa montre à la main jouait à saute – moutons avec les nuages.

Le petit jésus se sentit un peu mal à l’aise et voulut réparer son erreur pour une fois. Il n’en était pas à son premier forfait.
1970 années et des brouettes de conneries auparavant en décidant de multiplier les pains et de changer l’eau en vin, il devait se rendre coupable de l’obésité et de l’alcoolisme des générations futures. Il décida enfin de prendre ses responsabilités.
Avant de devenir petit jésus bandant pour plafond de jeune fille déflorée depuis longtemps, il avait travaillé dans le bâtiment, et comme son père était charpentier ça tombait plutôt bien.

« Si tu touches à ce plafond je m’arrange pour te faire regretter de ressembler à Rocco ! » hurla la jeune fille.

Le petit jésus en eut immédiatement une érection grandiose, se rangea dans un coin de la pièce et décida de se reconvertir en porte-manteau pour mémères décorées comme des arbres de noël ou femme à ailes blanches, il n’était pas très regardant. Il fit le beau et se mit à Brel.

La jeune fille vit passer Peter Pan qui s’envoyait en l’air avec la Fée clochette, les trois petits cochons qui se tenait par la queue, le vilain petit canard qui avait quitté son plumard, la belle qui voulait voir la bébête et les sept petits chevreaux qui avait jamais vu le loup et se décida enfin à mettre le nez dehors après cinq années d’enfermement cérébro-s’pinal.

 

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